Lâcher-prise
My life is not my own To you I belong I give myself I give myself to youI give myself away song by William McDowell
Coupable ?
L’un des pièges les plus subtils du malin consiste à nous amener à penser que nous ne sommes pas dignes de prier ou de nous rapprocher de Dieu en raison de nos fautes. Certains d’entre nous ont déjà connu des moments où nous nous sommes éloignés de Dieu, convaincus que notre péché est trop grand pour être pardonné. Je peux témoigner personnellement de cette expérience, ayant passé plusieurs jours, sinon des semaines, sans oser m’adresser à Dieu suite à une faute. Cette attitude reflétait une forme de punition, motivée par ma crainte que sa miséricorde divine ne soit perçue comme facile. C’est ce qui se produit lorsque l’on accorde davantage d’importance à la conscience du péché plutôt qu’à l’amour infini de Dieu.
Il est difficile de concevoir que Dieu puisse nous venir en aide promptement et nous submerger d’amour, après que nous ayons commis un péché pour la énième fois. Cependant, l’enracinement dans le pardon des péchés offert par Jésus-Christ constitue une véritable arme dont nous pouvons nous servir. En effet, notre propre conscience et le diable ne cessent de nous accuser, en utilisant des phrases telles que : « Crois-tu que Dieu te pardonnera ? Tu n’es pas un bon chrétien. Tu as tort. Tu es coupable ! »
Bien qu’il soit possible que les accusations soient fondées, refusons d’accepter la culpabilité pour un acte qui a déjà été expié. Admettre la punition revient à remettre en question l’œuvre salvatrice du Christ, et mépriser la croix. Accepter la sentence proposée par le diable nous plonge dans un cercle vicieux de servitude et de mort, aussi bien sur le plan spirituel et que physique.
Il est tentant, selon notre nature humaine, d’acquitter nos responsabilités par des gestes perçus comme vertueux. En effet, seul le sacrifice de la Croix possède le don unique de libérer notre esprit des obligations morales de rédemption pour les erreurs passées déjà pardonnées.
Je crois que cette situation découle de notre perception de la foi et des règles établies dans l’Ancien Testament. Auparavant, ma conception de la relation avec Dieu était profondément influencée par mes tentatives à lui plaire, ce qui impliquait inévitablement mon propre mérite. Les lois et les dix commandements ne faisaient qu’accentuer ces stéréotypes. Insidieusement, ces idées fausses ont altéré notre image de Dieu, nous incitant à agir par peur de sa colère, plutôt que par amour pour lui. De plus, notre environnement social contribue grandement à cette dynamique. Notre société est largement régie par des principes tels que la performance et la récompense, ainsi que des sanctions pour ceux qui s’écartent du droit chemin.
Souvenez-vous toujours que c’est sur la croix que Jésus a porté le fardeau de nos fautes, qu’il l’a enfoui dans sa sépulture avant de s’en débarrasser définitivement au moment de sa résurrection. Si Dieu, grâce à la force du Saint-Esprit, avait décidé de ne pas faire revenir son Fils des morts, ce serait signifier que notre culpabilité était encore présente. Or, justement, sa résurrection témoigne précisément de notre totale innocence. Enfin, notre Sauveur vivant incarne littéralement le reçu attestant du règlement de toutes nos dettes.
On croit généralement qu’approcher Dieu exige une piété sans faille, une pureté impeccable et une blancheur immaculée, ce qui est erroné. En réalité, faire des efforts pour gagner les faveurs divines par nos propres moyens relève de l’utopie, car, en tant qu’êtres humains, nos ressources sont limitées. C’est la raison pour laquelle nous devons compter sur sa grâce pour nous transformer en des êtres saints, semblables à lui.
Cette fondation, centrée sur Jésus-Christ, devrait permettre d’élargir considérablement la porte de notre intimité avec lui. Grâce à cette assurance, nos cœurs sont libérés. Désormais, nous possédons un point d’ancrage, peu importe les fluctuations, qui restera ferme et constant : Jésus-Christ lui-même.
Soyez heureux et prenez soin de vous.